J. Demeure, Positif, nr. 80
December, 1966
[Excerpt]
Texto apenas disponível em francês.
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Animateur de ciné-club et critique (il fut le rédacteur-en-chef de la revue Imagem) de Souza a réalisé Dom Roberto: néo-réaliste chômeur, João exploite le théâtre de marionnettes Dom Roberto au coin des rues: il vit d’expédients et de rapines jusqu’au jour où il arrache au suicide une jeune femme, Maria; ils viennent bientôt arbitrer leur amour dans un immeuble promis à la démolition, au Coeur d’un quartier populaire; lorsque surviennent les démolisseurs, tous deux repartent à l’aventure. Le film a, jusque dans sa gentillesse très Zavatinienne et ses cocasses silhouettes tel Gabriel, ce voisin de João et Maria, qui s’obstine à construire une voiture à partir de pièces de rebut – un aspect très "néo-réaliste" déjà ancien. Mais la sensibilité de de Souza lui permet dans deux scenes d’éviter tous les pièges de le mièvrerie. Lorsque João utilise sa marionnette pour faire une cour taquine à Maria, celle-ci riposte en saisissant la poupée et sous le fantoche retrouve sa main. Ou lorsque tous deux visitant leur nouveau "logement", les marques laissées sur les murs par les meubles disparus deviennent pour eux les images poétiques d’un Bonheur matériel qu’ils essaieront ensuite de rendre plus concret, en leur substituent des représentations peintes du mobilier disparu. Et surtout, il ne faudrait pas oublier que ce "néo-réalisme" a pour cadre le Portugal. Les héros de de Souza n’ont pas grand rapport avec les asociaux qui fournissaient une partie de ses héros à la fable de Miracle à Milan. Leur apparence est tellement misérable qu’elle risqué de devenir pour nous trompeuse et de nous dissimuler qu’ils appartiennent tout simplement à un prolétariat en proie à l’analphabétisme, au chômage, dans l’impossibilité de se loger.
C’est un tout autre milieu auquel Artur Ramos s’est attaqué avec Les Oiseaux
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Certes nous ne sommes pas ici en présence d’oeuvres maîtresses. Les influences subies par ces cinéastes sont à la foi trop marquées et trop anciennes. Les réalisateurs portugais donnent l’impression de ne pouvoir exprimer une réalité nationale qu’après avoir assimilé les recherches étrangères, espagnoles ou italiennes surtout, qui ne semblent les atteindre qu’avec retard et comme affaiblies par quelque écran protecteur. Mais la sensibilité d’un de Sousa et la rigueur d’un Ramos, l’exemple Manuel de Oliveira de Douro faina fluvial sont les meilleures chances de ce cinéma du à l’élaboration si difficile. À l’image finale des Oiseaux aux ailes Coupées, répond cette voix de femme qui, lorsque le mot fin apparaît sur l’image de João et Maria reprenant leur vie errante au terme de Dom Roberto, s’élève pour dire: "Non ce n’est pas la fin. Il n’y a pas de fin pour ceux qui luttent".